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Déjà avant la COVID-19, la plupart des investisseurs (67 %) jugeaient le leadership traditionnel inadapté pour le futur, selon une étude de Korn Ferry reprise par le Harvard Business Review France (HBR). Après la pandémie, nul doute que ce pourcentage augmenterait encore si l’on recommençait le sondage.

HBR propose donc quatre pistes pour réimaginer le leadership et l’adapter à la nouvelle réalité post-pandémie.

1)      Savoir adapter sa vitesse

Avant la crise, tout se faisait dans l’urgence et l’immédiateté. Obligés de faire preuve la plupart du temps d’une attention partielle, beaucoup de leaders se transformaient en automates mettant ainsi à mal leur capacité même à réfléchir plus profondément.

La pandémie aura au moins ça de bon. Elle a obligé tout le monde à ralentir et a permis à nombre d’entreprises de se consacrer plus en profondeur aux projets stratégiques ou prioritaires. Cela a permis également de mettre l’accent sur le bien-être des employés et d’envisager de nouvelles options stratégiques en tenant compte de nos échecs.

Cette crise a également obligé l’abandon de certains projets, prouvant ainsi que ces derniers n’étaient peut-être pas aussi essentiels que prévu.

Les leaders devront faire preuve de plus de réflexion, mais il faudra également être capable d’accélérer pour soutenir la reprise. Il sera ainsi certainement nécessaire d’automatiser davantage certaines tâches pour faire gagner du temps, réduire les coûts et passer à la vitesse supérieure sur certains chantiers essentiels, comme l’informatique et la simplification des processus.

À noter que si avant, les plus gros mangeaient les plus petits, cette fois-ci, les plus agiles seront sans aucun doute les grands gagnants.

En résumé, il faudra savoir combiner les temps calmes de réflexion et les phases d’accélération.

2)      Transformer la coopération en interdépendance

Depuis le début de la crise, nous avons pu constater de grands mouvements de solidarité. Certains dirigeants ont accepté de réduire leur salaire pour garder leurs effectifs au complet et aider leurs employés les plus démunis.

La crise a également permis de souligner l’importance du contact. Malgré les mesures de confinement, beaucoup affirment n’avoir jamais autant communiqué avec leurs équipes ou leur direction (webinaires, téléconférences, etc.).

Cela a permis de renforcer la cohésion des employés, affirme HBR. Cette crise pourrait ainsi être le point de bascule de la coopération vers l’interdépendance, le stade ultime de l’autonomie, basée sur la parité, les décisions collégiales et les liens renforcés.

Beaucoup se sont sentis impuissants face à la pandémie. Voilà donc une opportunité de montrer la vulnérabilité du leader, ce qui poussera encore davantage à l’entraide.

3)      Laisser place à l’imagination

Avec la pandémie, des idées inédites sont nées qui n’auraient certainement jamais vu le jour sans cela. Lorsqu’on ne peut plus travailler avec les outils habituels, l’imagination s’impose pour tenter de résoudre les problèmes qui surviennent.

En peu de temps, les employés ont intégré de nouveaux plis, prouvant ainsi que le changement n’est pas aussi douloureux que prévu. Cette crise a remis l’imagination au centre des préoccupations et les entreprises qui ne se réinventeront pas risquent de ne pas réussir à passer ce cap difficile.

Pour savoir réagir rapidement et se réinventer, il faudra un leader qui prônera l’imagination et sera également capable d’accepter l’imperfection.

4)      Se centrer sur soi

En plus d’avoir nui à la santé physique, la crise aura eu un impact négatif sur la santé mentale et il sera important de savoir se déconnecter pour se recentrer sur soi-même. L’épuisement mental n’est bon ni pour un leader ni pour son entreprise.

L’introspection permet de gagner en discernement ce qui offre la capacité de dissocier la gestion opérationnelle de l’urgence et la planification du retour à la normale, des qualités essentielles pour le leader de demain.

Agir en leader c’est tout faire pour revenir à la normale, mais aussi tirer les leçons du passé et de ses erreurs pour mieux réagir par la suite.