Finance et Investissement : Que répondez-vous à ceux qui remettent en question les primes de risque « faible volatilité » et qui doutent de leur validité scientifique?

Actuellement, il y a beaucoup d’investisseurs qui doutent de la validité des primes de risque associées au facteur faible volatilité et qui remettent en question des facteurs comme la faible volatilité.

En fait, ces facteurs-là ont été identifiés à travers de multiples études académiques. Ces études ont analysé l’historique pour voir s’il y avait des facteurs qui permettaient de différencier les titres gagnants des titres perdants. Et certains facteurs sont apparus comme étant persistants à travers le temps et à travers les différents marchés (européen, américain, asiatique et canadien).

Ces quelques facteurs-là, il n’y en a pas énormément, sont très bien documentés. Ils ont fait preuve de beaucoup de rigueur dans les analyses. Le facteur faible volatilité est un de ceux-là.

Ceux qui remettent en question la performance ou la validité du facteur faible volatilité souvent le font en regard du passé récent. Et, ces facteurs-là ont démontré une persistance dans leur performance, mais sur une longue période. Quand on regarde un ou deux ans, c’est difficile de porter un jugement sur l’efficacité à long terme.

Il se peut que le facteur ait disparu, mais ça va prendre beaucoup d’années avant de le savoir et souvent ces facteurs-là ont été persistants depuis une centaine d’années et sont appuyés sur différents types de comportements. Donc on croit qu’ils vont être persistants.

Par contre, investir dans un facteur, que ce soit le facteur faible volatilité, valeur, momentum ou facteur qualité, même si ce facteur est issu de travaux académiques qui ont été faits avec beaucoup de rigueur, ça ne veut pas dire que ça va fonctionner tous les ans. Il y a une cyclicité dans ces facteurs et chaque année, certains facteurs performent bien, d’autres moins bien. La validité des facteurs est dans la valeur ajoutée sur une longue période.

C’est pour ça que nous, chez Desjardins, on a adopté une approche multifactorielle. Nous savons que chaque année, tous les facteurs ne battront pas le marché. Certains vont le battre, d’autres vont sous-performer et ce ne seront jamais les mêmes d’une année à l’autre. En prenant une approche multifactorielle, ça nous permet de capturer la prime à long terme de chacun de ces facteurs et de réduire la volatilité à court terme et le risque de sous-performer comme c’était le cas dans certains facteurs récemment.