Une main tenant une éprouvette étiquetée coronavirus.
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L’économiste en chef de BNP Paribas, Daniel Ahn, a confié lors d’une conférence de presse de la banque, qu’un retour aux niveaux économiques d’avant-pandémie était quasi impossible.

« Au début, nous pensions que nous assisterions à une reprise en U ou en V, lorsque nous pensions que notre économie retrouverait ses niveaux d’avant la crise et sa tendance de croissance, a-t-il déclaré. Maintenant, notre scénario de base est que nous ne reviendrons jamais à la tendance sur laquelle nous étions. »

Selon l’expert, les conséquences de la crise reliée au coronavirus s’ajoutent à une liste de facteurs qui compliqueront un retour à la normale, dans une année particulièrement mouvementée.

« Les chances d’une deuxième vague de la COVID-19 sont élevées et elles augmentent avec toutes les manifestations, a-t-il déclaré. Les autres facteurs de stress incluent les tensions entre les États-Unis et la Chine, les élections et si plus de soutien est nécessaire de la part des gouvernements. »

Impacts sur les pays développés : du cas par cas

Un rapport publié par BNP Paribas, sur lequel Daniel Ahn s’appuie, conclut que la pandémie a impacté les grandes économies à différentes échelles, et prévoit une reprise plus lente pour certains pays, surtout en Europe.

« La virulence de la contagion et la rigueur des mesures de confinement ont varié d’un pays à l’autre, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni semblent être les plus touchés sur ce plan », précise le rapport.

Plusieurs de ces pays ont récemment assouplis, ou complètement abandonné, les mesures de confinement, permettant la réouverture de la grande majorité des commerces, et dans certains cas, un retour à l’école pour les élèves et étudiants. Certains pays, tels que l’Italie et l’Espagne, ont même annoncé la réouverture de leurs frontières, et invitent les touristes à voyager dans leurs pays dès ce mois-ci.

En ce qui concerne la crainte entourant une deuxième vague de contamination, la probabilité d’une telle occurrence et son impact sur le comportement des consommateurs pourraient être quelque peu plus élevés aux États-Unis qu’ailleurs en raison de statistiques enregistrées sur les nouveaux cas. « En tout cas, nous pensons que la crainte d’une deuxième vague pourrait influencer de manière significative le comportement des entreprises et des ménages », notent les experts de BNP Paribas.

Il étudie aussi la possibilité d’un déclin plus marqué dans certains secteurs, tels que le tourisme, malgré des mesures d’assouplissement dans plusieurs pays, et la réouverture de la majorité des commerces. L’impact se fera aussi ressentir dans le comportement des individus qui seront plus réticents à augmenter leurs dépenses.

« Une incertitude toujours élevée entraînera probablement une augmentation de l’épargne des ménages et découragera l’investissement. Nous nous attendons à ce que certains secteurs, comme le tourisme et d’autres activités récréatives, soient particulièrement pénalisés, car les consommateurs resteront probablement méfiants des lieux publics », note le rapport.

Sur une note plus optimiste, les experts déclarent : « la réponse politique pourrait finir par être un peu plus efficace que ce que nous envisageons dans notre scénario de base. Et un vaccin pourrait être développé plus tôt que prévu, ce qui donnerait un coup de pouce inattendu à cette croissance à la baisse. »